OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Gaz de schiste : les nouveaux subprimes ? http://owni.fr/2011/07/04/gaz-de-schiste-les-nouveaux-subprimes/ http://owni.fr/2011/07/04/gaz-de-schiste-les-nouveaux-subprimes/#comments Mon, 04 Jul 2011 16:48:25 +0000 Sylvain Lapoix http://owni.fr/?p=72673

La rumeur dans le milieu des indépendants est que les grandes zones d’extraction des gaz de schiste ne sont qu’une énorme pyramide de Ponzi et que le modèle économique ne marche tout simplement pas.

Ce jugement sans appel n’est pas celui d’un militant écologiste : en bas de ce mail révélé par le New York Times figure la signature du très sérieux cabinet IHS Drilling Data, expert en énergie. Au total, ce sont des centaines de communications internes au secteur de l’énergie que le quotidien américain a publié le 27 juin 2011. Une somme qui restitue un inquiétant constat : l’industrie des gaz de schiste repose sur des évaluations reconnues comme fausses. Un mensonge gros de plusieurs milliards de dollars que les géants du secteurs tentent déjà de dissimuler pour éviter l’effondrement de la bulle.

« Le plus grand secteur économique à fonds perdus du monde »

Etalés sur trois ans, les échanges portent sur tous les aspects de cette nouvelle industrie, et principalement sur les gisements du Sud-Est Etats-Unis (Barnett shale et Haynesville shale). Premier problème, les réserves semblent avoir été surévaluées dès le départ. Là où les communiqués de presse et déclarations publiques du géant texan Chesapeake revendiquent jusqu’à 50 ans de durée de vie pour les puits de gaz de schiste de la Barnett shale, certains géologues doutent que l’on puisse atteindre les 20 ans. Un géologue tente ainsi de prévenir un cadre de l’entreprise de ses doutes sur les évaluations dans un mail daté du 17 mars 2011 :

Vous avez parfaitement raison de mettre en question la durée de vie des puits. Nos ingénieurs évaluent leur potentiel à 20 ou 30 ans de production et, à mon avis, cela reste à confirmer. En fait, je suis plutôt sceptique à propos du pourcentage de déclin de la production après la première année d’exploitation. Dans certains cas, les puits sont excellents et produiront de grands volumes sur la période prévue mais certains s’épuisent rapidement.

Seul problème, « l’argent coule à flot pour profiter de cette nouvelle « nouveauté » que constitue ce secteur de l’énergie qui est fondamentalement non rentable », comme le déclare le responsable du fonds d’investissement PNC dans un mail. En 2009, le leader mondial du pétrole Exxon Mobile déboursait 41 milliards de dollars pour la start up des gaz non conventionnels XTO avant de remettre la main à la poche en juin 2011 pour acheter Philips ressources 1,7 milliard. Pour ne pas rompre le cycle, certaines entreprises usent de ficelles très douteuses pour ne pas éveiller de doutes chez les investisseurs.

Bien côté en bourse, Chesapeake est ainsi identifié pour sa « comptabilité agressive », comme le relève une note de la société d’investissement Argus dans une de ses analyses. Pour se procurer du cash, la compagnie a ainsi recours à des « volumetric production payments », sorte de bons par lesquels elle commercialise sa future production gazière contre paiement immédiat. Or, au lieu de marquer le gaz déjà vendu par ce procédé en dette dans ses bilans comptables, Chesapeake gonfle artificiellement sa production en le signalant comme stock. Un gaz dont certains doutent seulement qu’il soit jamais produit…

Refourguer les puits pour continuer de faire du cash

Selon les données communiquées en interne que s’est procuré le New York Times, des puits très productifs existeraient donc parmi les 10000 dont Chesapeake est propriétaire, mais ils seraient entourés de puits où la vente du gaz extrait compense à peine le coût des opérations. Au Texas, certaines zones commencent déjà à montrer des signes d’épuisement, comme la région de Fort Worth, à l’Ouest de Dallas. Dans la région, Chesapeake a acheté à tour de bras des droits d’extraction à des particuliers, jusqu’à 27500$ par acre (environ 4m²). Si le « boom » des gaz de schiste venait à faire pschit, l’économie locale pourrait s’effondrer plus vite encore que les cours de bourses des géants. D’autant plus que les gaziers préparent déjà des options de repli.

Car la condition sine qua non de la rentabilité de ce business n’a toujours pas été remplie : seule une augmentation conséquente du prix des hydrocarbures permettrait de couvrir les frais d’extraction des gaz de schiste et les rendraient ainsi rentables. Quand nous nous sommes intéressés pour la première fois à la question en novembre 2010, le physicien canadien Normand Mousseau (auteur du livre « La révolution des gaz de schistes ») pointait un écart énorme qui ne s’est toujours pas comblé:

La situation dans les gaz de schiste aujourd’hui est assez comparable à celle de la bulle internet : actuellement, le gaz naturel se vend autour de 4$ [canadiens] le gigajoule((1 gigajoule correspond à un sixième de baril de pétrole)) mais coûte à peu près 6$ le gigajoule à produire.

Pour masquer ce problème, certaines sociétés ont ainsi envisagé de forer plus de puits pour masquer le manque de rentabilité de ceux déjà exploités. Prévoyant l’effondrement, un cadre de la société de service pétrolier Schlumberger formule une solution encore plus cynique : il suffit de revendre les puits pourris à des gogos, « il y a toujours un plus gros pigeon », conclut-il. Aucune hypothèse n’émerge sur l’issue de cette fuite en avant financière et industrielle, sinon celle d’un cadre de Anglo-Energy Corporation :

L’esprit de troupeau qui se manifeste face aux schistes s’achèvera peut-être comme la crise des subprimes.

Avec le SEC (l’autorité des marchés financiers américaines) sur les dents et les démocrates qui exigent désormais des comptes à l’agence de l’énergie sur ses évaluations des réserves, il se pourrait bien que cette dernière prédiction se trouve réalisée.


Article publié initialement sur OWNIschiste.

Photos : FlickR PaternitéPas d'utilisation commercialePartage selon les Conditions InitialesAuzigog ; Paternité Afroswede ; PaternitéPas d'utilisation commercialePartage selon les Conditions Initiales Bradphoria.

Image de une Loguy pour OWNI /-)

Retrouvez les autres articles du dossier sur les bulles économiques :

Grand Paris, énergie, économie… PYRAMIDES DE PONZI !

Bitcoin : de la révolution monétaire au Ponzi 2.0

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SXSW: un petit air de country http://owni.fr/2011/03/15/sxsw-un-petit-air-de-country/ http://owni.fr/2011/03/15/sxsw-un-petit-air-de-country/#comments Tue, 15 Mar 2011 07:56:15 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=51171 Cette semaine se tient le grand rassemblement international SXSW (South by SouthWest). Entre musique, cinéma et nouvelles technologies, l’évènement a su conquérir les acteurs et amoureux de ces univers. Son site internet ainsi que de nombreux articles sont déjà revenus sur ses 25 premières années d’existence. Fort de cette longévité, SXSW est désormais un événement incontournable. Lors de sa première édition en 1987 alors consacrée à la musique, ses instigateurs accueillirent 700 participants au lieu des cent initialement prévus, démontrant dès lors son intérêt.

Afin de célébrer à notre manière les vingt-cinq ans d’un des plus grands festivals au monde, nous avons décidé de revenir sur le contexte culturel dans lequel il a vu le jour.

Ce texte est largement inspiré d’un livre : Mainstream de Frederic Martel, dans lequel l’auteur fait le tour du monde pour essayer de comprendre ce qui devient mainstream et pourquoi. Au cours de son chapitre consacré à “l’invention de la pop music”, Fréderic Martel fait alors un passage à Nashville : centre stratégique incontournable pour l’industrie de la musique aux Etats-Unis, avec New York et Los Angeles.

Si Nashville est incontournable pour les Américains (le marché de la country est estimé à 10% des ventes de disques et de numérique aux Etat-Unis), elle reste plus ou moins inconnue par le reste de la planète. La musique historiquement légendaire qui est produite dans la région centrale Sud des Etats-Unis, s’exporte mal et reste le fruit d’une tradition locale. Définie par certains comme la poésie des Etats-Unis, il semblerait que la nature populaire et traditionnelle de ces musiques peine à se faire adopter par le monde comme le R’N’B, le rock ou la pop l’ont été.

Nashville, un centre névralgique pour l’industrie musicale aux Etats-Unis

Depuis les années 1960, Nashville représente le deuxième point stratégique et incontournable pour l’industrie de la musique après New York. De grands labels y ont installé des bureaux même si les tâches administratives et juridiques sont traitées aux sièges situés à Los Angeles et New York.

Nashville est considéré comme le berceau de la musique country. Situé entre le Kansas, l’Arkansa et le Mississippi, le “delta” est une zone inondable qui facilite la culture de coton. Les esclaves et les immigrés anglo-irlandais s’y installent et une culture originale naît de cette nouvelle mixité. Le blues (Musique noire) et la country (Musique blanche) se fréquentent et se chamaillent. Ces musiques, défendues par des musiciens de cultures différentes, ne cessent de se croiser.

L’âge de l’enregistreur et de la radiodiffusion métamorphose la vie des musiciens à la fin du XIXème siècle. La Country Music va alors connaître un extraordinaire rayonnement. L’industrie du disque recherche de nouveaux genres musicaux dans le sud, où il existe déjà un foisonnement musical. Il fallait un berceau à la Country Music, ce sera Nashville, surnommée plus tard la “Music City“.

Cette ville devient alors un véritable point de ralliement pour tous les musiciens américains proches de cette culture. Elvis Presley y a enregistré de la musique en studio. Johnny Cash, le célèbre chanteur en noir, emblème de la musique country, originaire de Kingsland, Arkansas meurt le 12 septembre 2003 à Nashville, Tennessee. Bob Dylan y enregistre plusieurs albums, accompagné par des musiciens locaux, dont le mythique Blonde On Blonde ou encore Nashville Skyline.

A l’intérieur de Nashville, un quartier va devenir le centre de toutes les préoccupations. Music Row est situé entre la 16ème et la 17ème avenue. Ce quartier est baptisé le Music Square East et c’est “l’adresse où il faut aller à Nashville pour trouver les sièges des majors, les studios d’enregistrement et les bureaux des télévisions musicales.” (Mainstream)

Né au début du XXe siècle, la country est d’abord la musique du monde rural blanc des États-Unis. Ce courant va subir diverses influences, parmi lesquelles le blues, et donner lieux à différents styles : le country-blues, le bluegrass, le country-western ou encore le country-rock.

Blues vs. Country

Le blues, c’est la musique des classes populaires noires, comme la country est la musique des classes populaires blanches. (Shelley Ritter – directrice du Delta Blues Museum, pour Mainstream)

Clacksdale est une petite ville du Nord-Ouest du Mississippi. Cette ville a été très importante pour le blues et de nombreux musiciens tels Sam Cooke, Junior Parker, Bukka White, Son House, John Lee Hooker, Jackie Brenston, Ike Turner, Eddie BoydWillie Brown et Johnny B. Moore y sont nés. Mais l’histoire de la musique blues y a plus ou moins été effacée à l’exception du petit musée touristique, le Delta Blues Museum. A l’époque, le blues n’est pas vraiment considéré, sûrement à cause du racisme ambiant propre à cette période. Il n’en reste pas moins une influence importante pour les musique interprétées par les blancs.

Blues et Country Music, naissent, grandissent et prospèrent sur le même terreau : le spleen et l’engagement. Au fil des ans, ces deux sœurs ne cesseront d’échanger leurs bons procédés et leurs meilleurs champions : Ray Charles le “countryse” d’un coté, et Willie Nelson le “jazze” de l’autre.

Quand le blues se joue dans des “juke joints”, la country, elle, se joue dans des “Honky tonks”. Toutes deux sont des musiques faites par et pour les classes populaires. La country-music a débuté comme une musique partagée par des musiciens noirs et blancs. Ces deux genres constituaient des musiques partageant des valeurs sociales semblables, parmi lesquelles le courage et la solidarité.

Malgré une structure harmonique bien définie, le blues est une chronique autobiographique et poétique, plus focalisé sur les paroles que la musique. Elle décrit la complaintes des esclaves, exploités par les émigrés/colons européens, toujours entre humour et mélancolie.

La country, elle, prend ses origines dans les Apalaches. Débarqués aux Etats-Unis en 1734, les premiers émigrants irlandais, anglais, gallois, écossais et espagnols on pour but de conquérir le nouveau monde et refaire leur vie. Le violon irlandais, le dulcimer allemand, la mandoline italienne, la guitare espagnole et le banjo africain sont les instruments les plus communs. Les interactions entre les musiciens issus de groupes ethniques différents feront naître ce genre unique qu’est la country.

La country est au centre de toute une économie. Embrassé par l’industrie de la musique, ce genre musical sera copié, modifié et verra même naître un grand nombre de dérivés nommés par les gourous du marketing. Du blues country en passant par le Hill Billy, le psychobilly, le rockabilly, la soul country ou encore le bluegrass, la country s’inspire et inspire, mais reste le représentant d’une culture locale et rurale qui pour la plupart d’entre nous reste une musique de “cowboy”.

Le blues et la country sont donc toutes deux décrites comme étant la poésie des Etats-Unis. L’une bénéficiant des stratégies de l’industrie musicale, l’autre restant une source d’inspiration importante pour la première. Pour Brenn Beck, pillier du groupe Left Lane Cruiser (que vous pouvez écouter sur OWNImusic), quand on lui demande quelle est selon lui la différence entre ces deux genres, il nous répond qu’ils ont toujours évolué côte à côte. Le whisky et les travaux physiques éprouvés par les deux communautés ont toujours inspiré ces genres. Par conséquent, la seule chose qui différencie l’un de l’autre est la couleur de peau de ses instigateurs.

Une autre chose qui contribue à relier ces deux style est la source très rurale de ces musiques. A contrario, le jazz est intrinsèquement une musique plus urbaine. C’est ainsi que la soul et le R’N’B produits dans le Tennessee dans les années 1950 ont vu leurs labels s’installer à New York et Los Angeles dès les années 1970.

La country est une musique très enracinée dans la vie locale. On l’écoute à la radio, mais on la joue aussi dans les “honky tonks”, les petits bars traditionnels blancs, un peu comme on fait le blues dans les “juke joints”, les petits bars du Sud Américain rural et noir. C’est pour ça qu’elle s’exporte mal, elle est trop locale [...] On ne vend pas de country à Londres, par exemple, c’est trop urbain. (Luke Lewis, PDG d’Universal music à Nashville pour Mainstream)

Gospel vs. Christian music

Fortement imprégnée par des musiques populaires, cette région du sud des Etats-Unis voit pourtant émerger deux styles musicaux très différents : le Gospel et la Christian Music (Gospel pour les blanc, souvent surnommé le “Southern Gospel”).

Au fond, nous faisons partie de la musique gospel. On pense souvent que le gospel est une musique noire, mais c’est d’abord une musique chrétienne. Et nous, nous faisons de la musique chrétienne qui est simplement blanche. (Dwayne Walker, Directeur du département artistique de Light Records, label spécialisé dans la musique Christian pour Mainstream)

Quand nous demandons à Benn Beck de nous expliquer la différence entre les deux genres, il nous répond que la différence majeure c’est que le gospel a une âme alors que la musique chrétienne émane d’une intention commerciale. La musique blanche est moins sujette à polémique que la musique noire et c’est en ce sens que l’industrie jette son dévolu sur le country et invente la christian music. Le Gospel reste à 99% noir quand la musique chrétienne reste à 99% blanche même si, à Nashville, la Gospel Music Association est le lobby officiel à la fois pour le gospel noir et la musique chrétienne.

A l’instar de la country, la “Christian music” se subdivise en de nombreux courants : Christian rock, southern gospel, jesus rock, god rock, gospel rock, christian rap et même rock “inspirationnel”. Nashville est connue pour être l’une des villes Américaines comptant le plus d’églises au kilomètre/carré. Au point même que l’on appelle cette région la “bible belt”, la région de la bible.

Encore une fois, la différence majeure entre le gospel et la musique chrétienne reste une histoire de couleur mais l’une et l’autre sont intrinséquement liées, l’une étant exploitée officiellement, et l’autre inspiratrice des musiques à destination commerciales.

En explorant tous les paramètres des musiques du sud des Etats-Unis, nous essayons toujours de comprendre pourquoi SXSW s’est installé à Austin plutôt qu’à Nashville et nous devons admettre que la raison de cette délocalisation reste assez mystérieuse à nos yeux même si quelques éléments pourraient expliquer ce phénomène.

Pourquoi SXSW est-il à Austin?

L’industrie de la musique ayant choisi comme centre Nashville, on se demande pourquoi Louis Black, Roland Swenson et Louis Meyers ont décidé de monter le fameux festival à Austin.

Un des éléments a priori des plus pertinents reste que Nashville est une ville de compositeurs, LA ville de la musique enregistrée, alors que SXSW est surtout un festival de “musique vivante”. Les mécanismes de l’industrie, à l’instar de ceux de la Motown, ont été adoptés à Nashville. Des éditeurs trouvent des compositeurs et des maisons de disques alors que des labels font interpréter les compositions et exploitent les versions enregistrées. Nashville a toujours fonctionné de cette manière et reste à priori une ville de compositeurs et de musiques enregistrées.

“L’éditeur est l’élément central de l’industrie à Nashville et les maisons de disque possèdent d’abord, et avant tout, le répertoire.” (Eddie de Garno, le PD-G d’EMI-Christian group Music Group pour Mainstream).

Quand nous posons la question à Frederic Martel, auteur de De la Culture en Amérique et Mainstream, il répond : “Nashville c’est vraiment la musique enregistrée chrétienne et country ; pas trop les concerts. Austin c’est beaucoup plus les concerts et aussi plus le rock et le blues, bref autre chose.”

Nous pensons cependant que la réunion de plusieurs paramètres indispensables au succès d’un tel festival contribuent à ce que cet évènement soit situé à Austin plus qu’à Nashville.

On the top of the list, Austin, en plus d’être la ville d’origine de nombreux musiciens tel Willie Nelson ou Janis Joplin, est aussi un berceau de la haute technologie. On surnomme même cette région la “Silicon Hill”. Parmis les plus gros employeurs d’Austin, on peut citer 3M, Apple, Hewlett-Packard, Google, AMD,Applied Materials, Cirrus Logic, Cisco Systems, eBay/PayPal, Hoover’s, Intel Corporation, National Instruments, Samsung Group, Silicon Laboratories, Sun Microsystems ou encore United Devices, ce qui, justifie largement la mise en place de SXSW interactive, au sein de ce même festival originellement destiné à la musique. Des milliers de diplômés en informatique ou en ingénierie sortent chaque année de l’université du Texas à Austin et constituent une source stable d’employés pour la ville. Perturbés par la sphère Internet dans les années 90, les fondateurs de SXSW avaient-ils déjà préssenti le rapprochement inévitable qui devait avoir lieu entre les nouvelles technologies et les industries culturelles ?

Les quelques 4000 universités des États-Unis forment les publics de demain, irriguent artistiquement des régions entières avec leurs 700 musées, 110 maisons d’édition et 3500 bibliothèques, dont 65 possèdent plus de 2,5 millions d’oeuvres chacune et 2300 Performing Arts Centers.

Ceci peut aussi expliquer cela. Austin, largement peuplée d’étudiants fait de cette capitale une ville propice au développement culturel et en particulier au développement du live et…explique une certaine passion pour le rock, plus contemporain, la musique du chaos où toutes les influences sont permises.

Autre élément, la ville a toujours été réputée pour ses clubs et bars squattés par les Généraux pendant la guerre civile dès le 19ème siècle. Aujourd’hui, gouvernement général des Etats-Unis, est l’un des plus gros employeurs d’Austin, connue pour être une ville cosmopolite et fêtarde où le mélange des genres est ainsi permis et le lourd passé de l’appartheid s’y trouve obsolète.

Austin, ville des Etats-Unis, où le ministère de la culture est nulle part mais la vie culturelle partout, montre encore une fois ce que l’industrie peut apporter à la culture. Alors que le secteur musical en France fait sans cesse appel au gouvernement pour régler ses tracas internes. Un système où la loi du commerce régit les cultures, on n’en voudrait pour rien au monde. Pourtant, alors que le monde est en crise, SXSW bat son plein et le dynamisme des secteurs culturels et de l’innovation est certain. Things to think about.

Article initialement publié sur OWNImusic

Crédits photos CC flickr :City On Fire, bluestuff1966; Peat Bakke; pixajen; eric veland

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OWNI x SXSW : un petit air de country http://owni.fr/2011/03/14/owni-x-sxsw-un-petit-air-de-country/ http://owni.fr/2011/03/14/owni-x-sxsw-un-petit-air-de-country/#comments Mon, 14 Mar 2011 15:39:01 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=31089 Cette semaine se tient le grand rassemblement international SXSW (South by SouthWest). Entre musique, cinéma et nouvelles technologies, l’évènement a su conquérir les acteurs et amoureux de ces univers. Son site internet ainsi que de nombreux articles sont déjà revenus sur ses 25 premières années d’existence. Fort de cette longévité, SXSW est désormais un événement incontournable. Lors de sa première édition en 1987 alors consacrée à la musique, ses instigateurs accueillirent 700 participants au lieu des cent initialement prévus, démontrant dès lors son intérêt.

Afin de célébrer à notre manière les vingt-cinq ans d’un des plus grands festivals au monde, nous avons décidé de revenir sur le contexte culturel dans lequel il a vu le jour.

Ce texte est largement inspiré d’un livre : Mainstream de Frederic Martel, dans lequel l’auteur fait le tour du monde pour essayer de comprendre ce qui devient mainstream et pourquoi. Au cours de son chapitre consacré à “l’invention de la pop music”, Fréderic Martel fait alors un passage à Nashville : centre stratégique incontournable pour l’industrie de la musique aux Etats-Unis, avec New York et Los Angeles.

Si Nashville est incontournable pour les Américains (le marché de la country est estimé à 10% des ventes de disques et de numérique aux Etat-Unis), elle reste plus ou moins inconnue par le reste de la planète. La musique historiquement légendaire qui est produite dans la région centrale Sud des Etats-Unis, s’exporte mal et reste le fruit d’une tradition locale. Définie par certains comme la poésie des Etats-Unis, il semblerait que la nature populaire et traditionnelle de ces musiques peine à se faire adopter par le monde comme le R’N’B, le rock ou la pop l’ont été.

Nashville, un centre névralgique pour l’industrie musicale aux Etats-Unis

Depuis les années 1960, Nashville représente le deuxième point stratégique et incontournable pour l’industrie de la musique après New York. De grands labels y ont installé des bureaux même si les tâches administratives et juridiques sont traitées aux sièges situés à Los Angeles et New York.

Nashville est considéré comme le berceau de la musique country. Situé entre le Kansas, l’Arkansa et le Mississippi, le “delta” est une zone inondable qui facilite la culture de coton. Les esclaves et les immigrés anglo-irlandais s’y installent et une culture originale naît de cette nouvelle mixité. Le blues (Musique noire) et la country (Musique blanche) se fréquentent et se chamaillent. Ces musiques, défendues par des musiciens de cultures différentes, ne cessent de se croiser.

L’âge de l’enregistreur et de la radiodiffusion métamorphose la vie des musiciens à la fin du XIXème siècle. La Country Music va alors connaître un extraordinaire rayonnement. L’industrie du disque recherche de nouveaux genres musicaux dans le sud, où il existe déjà un foisonnement musical. Il fallait un berceau à la Country Music, ce sera Nashville, surnommée plus tard la “Music City“.

Cette ville devient alors un véritable point de ralliement pour tous les musiciens américains proches de cette culture. Elvis Presley y a enregistré de la musique en studio. Johnny Cash, le célèbre chanteur en noir, emblème de la musique country, originaire de Kingsland, Arkansas meurt le 12 septembre 2003 à Nashville, Tennessee. Bob Dylan y enregistre plusieurs albums, accompagné par des musiciens locaux, dont le mythique Blonde On Blonde ou encore Nashville Skyline.

A l’intérieur de Nashville, un quartier va devenir le centre de toutes les préoccupations. Music Row est situé entre la 16ème et la 17ème avenue. Ce quartier est baptisé le Music Square East et c’est “l’adresse où il faut aller à Nashville pour trouver les sièges des majors, les studios d’enregistrement et les bureaux des télévisions musicales.” (Mainstream)

Né au début du XXe siècle, la country est d’abord la musique du monde rural blanc des États-Unis. Ce courant va subir diverses influences, parmi lesquelles le blues, et donner lieux à différents styles : le country-blues, le bluegrass, le country-western ou encore le country-rock.

Blues vs. Country

Le blues, c’est la musique des classes populaires noires, comme la country est la musique des classes populaires blanches. (Shelley Ritter – directrice du Delta Blues Museum, pour Mainstream)

Clacksdale est une petite ville du Nord-Ouest du Mississippi. Cette ville a été très importante pour le blues et de nombreux musiciens tels Sam Cooke, Junior Parker, Bukka White, Son House, John Lee Hooker, Jackie Brenston, Ike Turner, Eddie BoydWillie Brown et Johnny B. Moore y sont nés. Mais l’histoire de la musique blues y a plus ou moins été effacée à l’exception du petit musée touristique, le Delta Blues Museum. A l’époque, le blues n’est pas vraiment considéré, sûrement à cause du racisme ambiant propre à cette période. Il n’en reste pas moins une influence importante pour les musique interprétées par les blancs.

Blues et Country Music, naissent, grandissent et prospèrent sur le même terreau : le spleen et l’engagement. Au fil des ans, ces deux sœurs ne cesseront d’échanger leurs bons procédés et leurs meilleurs champions : Ray Charles le “countryse” d’un coté, et Willie Nelson le “jazze” de l’autre.

Quand le blues se joue dans des “juke joints”, la country, elle, se joue dans des “Honky tonks”. Toutes deux sont des musiques faites par et pour les classes populaires. La country-music a débuté comme une musique partagée par des musiciens noirs et blancs. Ces deux genres constituaient des musiques partageant des valeurs sociales semblables, parmi lesquelles le courage et la solidarité.

Malgré une structure harmonique bien définie, le blues est une chronique autobiographique et poétique, plus focalisé sur les paroles que la musique. Elle décrit la complaintes des esclaves, exploités par les émigrés/colons européens, toujours entre humour et mélancolie.

La country, elle, prend ses origines dans les Apalaches. Débarqués aux Etats-Unis en 1734, les premiers émigrants irlandais, anglais, gallois, écossais et espagnols on pour but de conquérir le nouveau monde et refaire leur vie. Le violon irlandais, le dulcimer allemand, la mandoline italienne, la guitare espagnole et le banjo africain sont les instruments les plus communs. Les interactions entre les musiciens issus de groupes ethniques différents feront naître ce genre unique qu’est la country.

La country est au centre de toute une économie. Embrassé par l’industrie de la musique, ce genre musical sera copié, modifié et verra même naître un grand nombre de dérivés nommés par les gourous du marketing. Du blues country en passant par le Hill Billy, le psychobilly, le rockabilly, la soul country ou encore le bluegrass, la country s’inspire et inspire, mais reste le représentant d’une culture locale et rurale qui pour la plupart d’entre nous reste une musique de “cowboy”.

Le blues et la country sont donc toutes deux décrites comme étant la poésie des Etats-Unis. L’une bénéficiant des stratégies de l’industrie musicale, l’autre restant une source d’inspiration importante pour la première. Pour Brenn Beck, pillier du groupe Left Lane Cruiser (que vous pouvez écouter sur OWNImusic), quand on lui demande quelle est selon lui la différence entre ces deux genres, il nous répond qu’ils ont toujours évolué côte à côte. Le whisky et les travaux physiques éprouvés par les deux communautés ont toujours inspiré ces genres. Par conséquent, la seule chose qui différencie l’un de l’autre est la couleur de peau de ses instigateurs.

Une autre chose qui contribue à relier ces deux style est la source très rurale de ces musiques. A contrario, le jazz est intrinsèquement une musique plus urbaine. C’est ainsi que la soul et le R’N’B produits dans le Tennessee dans les années 1950 ont vu leurs labels s’installer à New York et Los Angeles dès les années 1970.

La country est une musique très enracinée dans la vie locale. On l’écoute à la radio, mais on la joue aussi dans les “honky tonks”, les petits bars traditionnels blancs, un peu comme on fait le blues dans les “juke joints”, les petits bars du Sud Américain rural et noir. C’est pour ça qu’elle s’exporte mal, elle est trop locale [...] On ne vend pas de country à Londres, par exemple, c’est trop urbain. (Luke Lewis, PDG d’Universal music à Nashville pour Mainstream)

Gospel vs. Christian music

Fortement imprégnée par des musiques populaires, cette région du sud des Etats-Unis voit pourtant émerger deux styles musicaux très différents : le Gospel et la Christian Music (Gospel pour les blanc, souvent surnommé le “Southern Gospel”).

Au fond, nous faisons partie de la musique gospel. On pense souvent que le gospel est une musique noire, mais c’est d’abord une musique chrétienne. Et nous, nous faisons de la musique chrétienne qui est simplement blanche. (Dwayne Walker, Directeur du département artistique de Light Records, label spécialisé dans la musique Christian pour Mainstream)

Quand nous demandons à Benn Beck de nous expliquer la différence entre les deux genres, il nous répond que la différence majeure c’est que le gospel a une âme alors que la musique chrétienne émane d’une intention commerciale. La musique blanche est moins sujette à polémique que la musique noire et c’est en ce sens que l’industrie jette son dévolu sur le country et invente la christian music. Le Gospel reste à 99% noir quand la musique chrétienne reste à 99% blanche même si, à Nashville, la Gospel Music Association est le lobby officiel à la fois pour le gospel noir et la musique chrétienne.

A l’instar de la country, la “Christian music” se subdivise en de nombreux courants : Christian rock, southern gospel, jesus rock, god rock, gospel rock, christian rap et même rock “inspirationnel”. Nashville est connue pour être l’une des villes Américaines comptant le plus d’églises au kilomètre/carré. Au point même que l’on appelle cette région la “bible belt”, la région de la bible.

Encore une fois, la différence majeure entre le gospel et la musique chrétienne reste une histoire de couleur mais l’une et l’autre sont intrinséquement liées, l’une étant exploitée officiellement, et l’autre inspiratrice des musiques à destination commerciales.

En explorant tous les paramètres des musiques du sud des Etats-Unis, nous essayons toujours de comprendre pourquoi SXSW s’est installé à Austin plutôt qu’à Nashville et nous devons admettre que la raison de cette délocalisation reste assez mystérieuse à nos yeux même si quelques éléments pourraient expliquer ce phénomène.

Pourquoi SXSW est-il à Austin?

L’industrie de la musique ayant choisi comme centre Nashville, on se demande pourquoi Louis Black, Roland Swenson et Louis Meyers ont décidé de monter le fameux festival à Austin.

Un des éléments a priori des plus pertinents reste que Nashville est une ville de compositeurs, LA ville de la musique enregistrée, alors que SXSW est surtout un festival de “musique vivante”. Les mécanismes de l’industrie, à l’instar de ceux de la Motown, ont été adoptés à Nashville. Des éditeurs trouvent des compositeurs et des maisons de disques alors que des labels font interpréter les compositions et exploitent les versions enregistrées. Nashville a toujours fonctionné de cette manière et reste à priori une ville de compositeurs et de musiques enregistrées.

“L’éditeur est l’élément central de l’industrie à Nashville et les maisons de disque possèdent d’abord, et avant tout, le répertoire.” (Eddie de Garno, le PD-G d’EMI-Christian group Music Group pour Mainstream).

Quand nous posons la question à Frederic Martel, auteur de De la Culture en Amérique et Mainstream, il répond : “Nashville c’est vraiment la musique enregistrée chrétienne et country ; pas trop les concerts. Austin c’est beaucoup plus les concerts et aussi plus le rock et le blues, bref autre chose.”

Nous pensons cependant que la réunion de plusieurs paramètres indispensables au succès d’un tel festival contribuent à ce que cet évènement soit situé à Austin plus qu’à Nashville.

On the top of the list, Austin, en plus d’être la ville d’origine de nombreux musiciens tel Willie Nelson ou Janis Joplin, est aussi un berceau de la haute technologie. On surnomme même cette région la “Silicon Hill”. Parmis les plus gros employeurs d’Austin, on peut citer 3M, Apple, Hewlett-Packard, Google, AMD,Applied Materials, Cirrus Logic, Cisco Systems, eBay/PayPal, Hoover’s, Intel Corporation, National Instruments, Samsung Group, Silicon Laboratories, Sun Microsystems ou encore United Devices, ce qui, justifie largement la mise en place de SXSW interactive, au sein de ce même festival originellement destiné à la musique. Des milliers de diplômés en informatique ou en ingénierie sortent chaque année de l’université du Texas à Austin et constituent une source stable d’employés pour la ville. Perturbés par la sphère Internet dans les années 90, les fondateurs de SXSW avaient-ils déjà préssenti le rapprochement inévitable qui devait avoir lieu entre les nouvelles technologies et les industries culturelles ?

Les quelques 4000 universités des États-Unis forment les publics de demain, irriguent artistiquement des régions entières avec leurs 700 musées, 110 maisons d’édition et 3500 bibliothèques, dont 65 possèdent plus de 2,5 millions d’oeuvres chacune et 2300 Performing Arts Centers.

Ceci peut aussi expliquer cela. Austin, largement peuplée d’étudiants fait de cette capitale une ville propice au développement culturel et en particulier au développement du live et…explique une certaine passion pour le rock, plus contemporain, la musique du chaos où toutes les influences sont permises.

Autre élément, la ville a toujours été réputée pour ses clubs et bars squattés par les Généraux pendant la guerre civile dès le 19ème siècle. Aujourd’hui, gouvernement général des Etats-Unis, est l’un des plus gros employeurs d’Austin, connue pour être une ville cosmopolite et fêtarde où le mélange des genres est ainsi permis et le lourd passé de l’appartheid s’y trouve obsolète.

Austin, ville des Etats-Unis, où le ministère de la culture est nulle part mais la vie culturelle partout, montre encore une fois ce que l’industrie peut apporter à la culture. Alors que le secteur musical en France fait sans cesse appel au gouvernement pour régler ses tracas internes. Un système où la loi du commerce régit les cultures, on n’en voudrait pour rien au monde. Pourtant, alors que le monde est en crise, SXSW bat son plein et le dynamisme des secteurs culturels et de l’innovation est certain. Things to think about.

Sur la même thématique et dans le cadre du focus sur le folklore Américain, vous pouvez lire les articles suivants sur OWNImusic :

- Découvrez Cheyenne by Left Lane Cruiser

- Découvrez I Don’t Wanna by Eric Bling

- Le blues vu de l’hexagone

Crédits photos CC flickr : elfike; bluestuff1966; Peat Bakke; pixajen; eric veland

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http://owni.fr/2011/03/14/owni-x-sxsw-un-petit-air-de-country/feed/ 19
Twitter commence à vendre ses services aux médias http://owni.fr/2010/03/16/twitter-commence-a-vendre-ses-services-aux-medias/ http://owni.fr/2010/03/16/twitter-commence-a-vendre-ses-services-aux-medias/#comments Tue, 16 Mar 2010 19:50:02 +0000 Eric Scherer http://owni.fr/?p=10208 twitter-tipping-by-dan-taylor

Twitter est partout ! Il suffit d’observer le comportement quais obsessionnel des 15.000 participants à la conférence Interactive South by SouthWest, organisée cette semaine à Austin, au Texas: à chaque séance, ils sont quasi tous rivés sur leurs tableaux Tweetdeck ou pianotent sur leur applis iPhone. Impressionnant comment, faute de nouveauté marquante cette année, le petit oiseau bleu reste l’outil social de prédilection à “Geekland”!

Mais Twitter, qui grandit vite (140 employés) veut plus encore, comme me l’explique Robin Sloan, récemment embauché pour développer les partenariats avec les médias.

Il rencontre en ce moment les plus grands (journaux, télés…) pour leur monnayer l’accès direct à la source à “Fire Hose”: le robinet qui alimente la puissante lance à incendie qui crache 50 millions de tweets par jour !

L’intérêt? Détecter des breaking news, des tendances ou des pépites cachées avant tout le monde, se servir et intégrer les contenus générés par le public, mieux apprivoiser Twitter pour y mettre en valeur ses contenus. Les “hashtags”, mots-clés, les chaînes semblent ne plus suffirent plus pour trier efficacement, notamment dans les répétitions.

Google, Microsoft et Yahoo! ont récemment acheté le Fire Hose pour indexer et intégrer en temps réel les flux Twitter. D’autres le font aussi à des fins de recherche. L’autre source de financement à venir est bien sur la publicité qui devrait faire son apparition d’ici deux mois.

En ce moment, Twitter se développe plus vite à l’international qu’aux États-Unis, notamment au Brésil, au Japon, en Inde, en Indonésie, en Grande Bretagne et en France, où l’émission récente de France2 a provoqué un vrai pic de nouvelles inscriptions, raconte Sloan.

Il nous explique ici comment la prochaine Coupe du Monde de Football en Afrique du Sud va être en juin un grand moment Twitter:

Cliquer ici pour voir la vidéo.

> Article initialement publié sur AFP Mediawatch

> Illustration CC Flickr dan taylor et swimparallel

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#fxsw: les frenchies aux South By Southwest http://owni.fr/2010/03/15/fxsw-les-frenchies-aux-south-by-southwest/ http://owni.fr/2010/03/15/fxsw-les-frenchies-aux-south-by-southwest/#comments Mon, 15 Mar 2010 10:39:01 +0000 J-S. Beuscart http://owni.fr/?p=10050 Un groupe de veilleurs français, issus pour la plupart d’entreprises et de réseaux amis (La Cantine, Bearstech, OrangeLabs…), se font et nous font plaisir en suivant l’un des festivals majeurs de l’univers du web : le South By Southwest. Plusieurs articles sont déjà publiés sur leur blog, celui que nous vous proposons présente le festival.

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South by SouthWest (SXSW), c’est la combinaison de trois festivals, Web, musique et cinéma, durant 10 jours, à Austin, au cœur du Texas. Je m’y rends pour la première fois, avec des attentes à la hauteur de la réputation de l’événement.

Le festival Web (dit « interactive ») est l’un des plus gros regroupements annuels des acteurs du web, tout particulièrement du web 2.0 ou « social ». Pendant 5 jours, plus de 400 conférences et discussions auscultent le présent et le futur du web. Des entreprises, des consultants, des universitaires, imaginent l’évolution des multiples facettes de notre vie en ligne, depuis la consommation jusqu’à la religion, en passant pas la sociabilité, la sexualité, le divertissement, l’humour, la politique, etc.

Le format des conférences évite tant le côté « salon » des grands événements marketing où les entreprises viennent vendre leurs produits, que l’aspect parfois élitiste des conférences purement universitaires. Le festival connaît un succès croissant, et a accueilli près de 10 000 participants l’année dernière, contre 5000 en 2007. C’est le but premier de mon voyage.

Le festival musique est le plus ancien. Créé en 1987, il est devenu aujourd’hui l’un des principaux rendez-vous de la musique indépendante américaine. Plusieurs centaines de groupes sur 8 scènes différentes au programme officiel, auxquels il faut ajouter les concerts du off, au moins aussi nombreux. Des conférences et panel, similaires à ceux du festival « interactive », cogitent pendant ce temps sur le futur de la musique, en se demandant par exemple comment on écoutera de la musique en 2020 ou comment réconcilier les gens avec l’industrie du disque.


Se greffe à tout ça un festival de cinéma indépendant,
dont les projections s’étalent  sur dix jours, avec remise des prix à la fin comme il se doit.

D’après ce que j’en ai lu, d’autres facteurs contribuent à faire de SXSW un événement particulièrement agréable. Tout d’abord, de très nombreuses parties sont organisées tous les soirs, sponsorisées par les boîtes high-tech, et c’est une loi sociologique intangible que la bière gratuite favorise le networking, les rencontres et la créativité.

Ensuite, c’est le printemps à Austin, il fait doux et les arbres sont en fleur, ce qui ne gâche rien. Enfin, Austin a beau être située au Texas, patrie de la dynastie Bush, c’est plutôt une enclave « libérale » (i.e. de gauche) dans un état ultra-conservateur, la seule ville de tout le lone-star-state où l’on peut apercevoir les autocollants « f**k bush » et « no war in Irak », si répandus en Californie et sur la côte Est. Autrement dit, c’est plutôt l’Amérique que les Français aiment.

Voilà du moins ce que j’en ai lu ou ce qu’on m’a raconté. Ne reste plus qu’à aller vérifier. Décollage jeudi, 9h35.

[MAJ] Une interview d’Eric Scherer, qui fait le bilan de ces premiers jours de festival, a été publié en fin de journée: Enjoy !

> Retrouvez l’article orignial et les différents compte-rendu sur FXSW

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